À l’heure où l’on parle plus que jamais de réduction des déchets, une question très concrète s’invite dans les cuisines françaises : où jeter nos poêles et casseroles abîmées ? Ces compagnons du quotidien, cabossés par les cuissons répétées, les flambages improvisés et les soirées où l’on gratine « un peu trop », finissent souvent par encombrer les placards faute de savoir comment les recycler.
Bonne nouvelle : depuis cet automne, une solution simple et inattendue s’ajoute aux filières habituelles. La Poste devient, aux côtés de Tefal, un acteur majeur du recyclage de nos ustensiles culinaires.
Une grande collecte nationale dans les bureaux de poste
C’est dans le cadre de la Semaine européenne de la réduction des déchets que cette initiative prend tout son sens. Jusqu’ici, les poêles, casseroles et autres ustensiles usés devaient être déposés à la déchetterie, car ils ne peuvent aller ni dans les ordures ménagères, ni dans le bac de tri, ni dans celui du verre.
Désormais, une nouvelle option s’offre aux Français : les zones Carré Pro de La Poste, soit 945 points de collecte supplémentaires répartis sur tout le territoire.
Ces espaces, habituellement réservés aux professionnels, accueillent désormais les ustensiles en fin de vie dans le cadre d’un partenariat ambitieux :
collecter 20 millions d’ustensiles d’ici 2027.
C’est Tefal, spécialiste de la cuisson depuis des décennies, qui est à l’origine du projet. L’industriel mise sur la puissance logistique du réseau postal pour accélérer la transition vers une cuisine plus responsable.
Quels ustensiles sont acceptés ?
Dans cette filière de recyclage inédite, seuls les ustensiles en métal sont admis :
- Poêles
- Casseroles
- Woks
- Moules à gâteaux
- Couvercles (hors verre et céramique)
L’inox, l’aluminium et l’acier peuvent être fondus, transformés et réutilisés.
Les matériaux minéraux comme le verre, le grès ou la céramique sont exclus, car ils nécessitent un traitement différent.
Toutes les marques sont acceptées : du vieux wok hérité d’une colocation étudiante à la poêle antiadhésive haut de gamme dont le revêtement fatigue avec le temps.
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Une fois collectés, les ustensiles rejoignent des centres spécialisés. Ils serviront à fabriquer :
- de nouveaux articles de cuisine,
- des pièces pour l’automobile,
- ou encore des composants de vélos.
Autrement dit : le sauté de légumes d’hier pourrait devenir demain un étrier de frein ou un cadre de bicyclette.
C’est toute la logique de l’économie circulaire : réduire, réutiliser, transformer.
Pour un secteur culinaire où le discours sur le « fait maison » et le « mieux consommer » prend de l’ampleur, cette boucle vertueuse s’inscrit pleinement dans les nouvelles attentes des consommateurs.
Que faire si on n’a pas de carré pro près de chez soi ?
Le réseau ne se limite pas à La Poste.
D’autres points de collecte existent dans :
- des grandes surfaces,
- des magasins d’électroménager,
- des ressourceries,
- les Emmaüs.
Avec l’apport des bureaux de Poste, ce sont désormais 1 700 points de collecte accessibles en France. De quoi vider les placards et offrir une fin de vie responsable à des objets trop souvent jetés « faute de savoir ».
Une nouvelle habitude dans nos cuisines ?
Cette initiative vient rappeler une évidence : les ustensiles de cuisine sont des objets durables, mais pas éternels.
À force de mijoter, saisir, poêler, leurs matériaux s’usent. Plutôt que de les abandonner dans un garage ou de les jeter au mauvais endroit, cette filière offre une solution simple et écologique.
Dans nos cuisines, où l’on parle de saisonnalité, d’économie d’énergie et de lutte contre le gaspillage alimentaire, apprendre aussi à recycler nos ustensiles fait partie du geste culinaire moderne.







