En 2025, le cornichon s’impose comme l’un des aliments les plus inattendus de l’année. En limonade, frit, glissé dans des gâteaux ou des glaces, posé sur une pizza, décliné en bonbons ou même offert en bouquet : le cornichon est partout. Longtemps relégué au fond du réfrigérateur, cet aliment au goût acidulé, connaît un retour aussi inattendu que spectaculaire.
Qui aurait cru, il y a encore quelques années, que des vidéos d’ASMR consacrées au simple croquage d’un cornichon deviendraient virales sur les réseaux sociaux ?
Cette nouvelle passion collective doit beaucoup aux célébrités et aux influenceurs, qui vantent ses prétendus bienfaits contre les crampes, la gueule de bois ou les troubles digestifs. La cornichon mania s’est véritablement installée en 2024, lorsqu’en octobre, Dua Lipa partageait sur TikTok la recette de sa boisson préférée : un Coca light agrémenté de jus de cornichon et de piment jalapeño. Dans la vidéo, devenue culte, ses amis grimaçaient sous le choc de l’acidité du mélange.
Depuis, la limonade au cornichon a fait des adeptes, au point que le New York Times a fini par proposer sa propre version. En France, Le HuffPost a même fait goûter cette boisson à Big Bertha, candidate de Drag Race France All Stars, avec un enthousiasme… mesuré.
De l’acidité et du croquant
Pour le reste de la planète, l’overdose semble encore loin. Sur TikTok et Instagram, le hashtag pickles cumule désormais des millions de vues. Certains observateurs y voient le nouvel aliment totem de la génération Z, comme l’avocat l’a été pour les millennials. Peu cher, imparfait, franchement clivant, le cornichon coche toutes les cases. Rappelons d’ailleurs qu’au sens figuré, il désigne une personne niaise ou imbécile, selon le Larousse.
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L’adopter serait-il une façon de retourner ce stigmate et de revendiquer des saveurs plus franches, moins consensuelles ? Dès 2022, des chercheurs du Colorado s’étaient penchés sur cette pickle craze. Dans The Conversation, ils soulignent que le cornichon fonctionne avec presque tout : là où dominent le gras, le sel, l’umami ou le sucré, il apporte acidité et croquant, rééquilibrant le plat.
Les marques ne s’y sont pas trompées. À la Saint-Valentin, une entreprise américaine a envoyé à des influenceuses des bouquets… de cornichons, accompagnés du slogan : Elle ne veut pas de roses . Pringles et Cheetos ont lancé des chips saveur cornichon, Picard a proposé des glaces insolites avec le youtubeur Joyca, dont une surprenante vanille-cornichon. À Paris, la première Fête du Cornichon s’est tenue fin novembre, entre corni brunch, cocktails et élection de Miss Cornichon 2025. Même Pamela Anderson s’y est mise, lançant sa propre marque, vendue à prix d’or.
Le cornichon version bien-être… avec modération
Autre moteur de cet engouement : sa réputation santé. Riche en eau, pauvre en calories, le cornichon est souvent présenté comme un allié bien-être. Les versions fermentées naturellement contiennent effectivement des probiotiques bénéfiques pour le microbiote intestinal.
Mais attention aux idées reçues. Les cornichons industriels, souvent très salés et pasteurisés, perdent une grande partie de ces bénéfices. Sur RTL, le médecin Jimmy Mohamed met en garde : Ne buvez jamais le jus de cornichon (…) il contient notamment de l’acide acétique et parfois de l’alcool. Autrement dit, mieux vaut regarder l’étiquette avant de céder à la tendance. D’autant que 80 % des cornichons consommés en France sont aujourd’hui importés d’Inde, malgré les tentatives de relance de la filière locale.
Pour les plus motivés, il reste enfin une option festive : le cornichon de Noël. Oui, un vrai cornichon… en décoration. Cette tradition, populaire dans le Midwest américain, consiste à cacher un cornichon dans le sapin. Le premier enfant qui le trouve gagne un cadeau supplémentaire. Avec ou sans saumure, selon l’humeur.
